• La guerre est déclarée... pas de quartier !

     

    La guerre est déclarée... pas de quartier !

    Il y a des années que mes maîtres ont constaté la présence dans tous les prés des environs de plusieurs familles de lapinous…

     

    Plus jeune et tout guilleret, je passais des heures à faire  course avec eux, on était toute une bande de copains… Le soir, à la tombée de la nuit, mes maîtres qui ignoraient mon copinage, m’enfermaient pour pouvoir aller s’asseoir au fond du pré, assister au spectacle de la ronde des lapinous…

    La guerre est déclarée... pas de quartier !

     

    Las, cela s’est gâté après que mes copains aient dévorés à pleine dents toutes les tulipes que ma maîtresse avait plantées autour de chacun des arbres du terrain… Elle a même, de colère, appelé le garde chasse qui lui a dit qu’il passerait avec un furet… pour les débusquer et les attraper afin de les éloigner (« pas de sang chez moi » avait-elle exigé !). A cette époque, nous n’habitions pas là tous les jours, et mes potes étaient tranquilles et les rois des lieux avec les pies, tourterelles, hérissons etc.…

     


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    Et puis, un jou r, y’a eu un drôle de truc…

    La guerre est déclarée... pas de quartier !

     

    Les uns après les autres, mes copains devenaient aveugles avec une tête affre use… Ne voyan t plus leur nourriture, ils mourraient les uns après les autres…

    Même qu’un jour, j’en ai pris un petit  déjà bien atteint et que je l’ai ramené sur le paillasson, m’attendant à ce que ma maitresse le soigne… co mme elle le fait si bien pour moi : pas compris pourquoi elle m’a engueulé… et est partie chercher un voisin pour qu’il l’enlève de là…sans le soigner…

     Ils avaient une maladie, créée par l’homme pour leur extinction et qui les fait mourir dans d’affreuses souffrances… Le garde-chasse nous a dit que les chiens et les hommes ne pouvaient pas l’attraper, alors ma maitresse a été un peu rassurée… mais après çà : plus de copains…

     

    ...Alors je me suis résigné à me remettre à courir après les avions… juste pour maintenir ma forme, hein, j’suis pas fou, je sais bien que je ne les attraperai jamais… mais ça les faisait tant rigoler mes maîtres, hein, que bon, je ne les ai jamais détrompés…

    Depuis qu’on est venu s’installer ici définitivement, les copains sont aussi revenus… et tout allait bien : je leur avais fait passer les consignes que ma maitresse m’avait chargé de leur  communiquer : « on vous laisse les pommes qui tombent du pommier, mais vous n’allez pas dans le potager… » Tout c’est bien passé, jusqu’à ce que plus aucune pomme ne tombe… Alors là, ces ploucs n’écoutant que leur ventre et pas mes conseils, ils se sont mis à bouffer les salades, les carottes…

    La guerre est déclarée... pas de quartier !

    Alors là, la guerre a commencé :

    Mes maitres ont mis un grillage autour du potager… mais les mailles pourtant pas très grosses, laissaient passer les morfales…

    On a alors doublé le grillage d’un autre à maille fine … et mis une porte car cela devenait compliqué pour passer le motoculteur et la brouette…

    Mes maitres, se croyant tranquilles, sont alors partis en vacances, se croyant sereins…

    A leur retour, une sérieuse tâche de désherbage s’imposant… ils constatèrent que fraisiers et scaroles continuaient à être croqués… et  mes maitres ne comprenaient pas pourquoi… jusqu’au jour ou, en finissant le désherbage, mon maitre a trouvé un trou, un terrier profond et au fond un nid douillet avec des petits…

    Destruction de l’habitation, éradication des petits. Mais nous n’avions pas les parents, oncles et tantes… On mis alors des pavés de 50 posés contre la porte en bois dont l’écartement des lames permettaient sans doute le passage des intrus…

    Et la trêve dura…

    La guerre est déclarée... pas de quartier !jusqu’à ce que l’on constate que mes copains « ces sales bêtes » comme ils disent, s’étaient attaqués aux arbres, dévorant littéralement les branches basses des cèdres et des sapins (z’aiment pas les bouleaux, ni les noisetiers et les autres arbres ont des branches trop hautes).

    Le garde est alors venu installer dans le pré du fond une grande cage avec des épis de mains, du pain etc.… et un système qui ferait descendre la porte dès que le lapin mettrait la patte sur la plaque centrale…. Ils l’ont bien nargués (je les avais prévenus !!!) pendant tout l’hiver à tourner autour… c’était bien visible en hiver, avec leurs traces dans la neige, mais jamais aucun n’y a pénétré … Par contre, avec la couche de neige ces ballots se sont mis à manger les branches de plus en plus haut… et ça, ben ma maitresse n’a pas aimé… et le chat du voisin qui lui, s’est fait emprisonner non plus !

    Le garde est revenu, avec plein de cages dont une à trois compartiments contenant tr ois petites lap ines naines adorables… chargées d’attirer les mâles.

    La guerre est déclarée... pas de quartier !

    Installées à un point stratégique, leur cage bordée de cages pièges avec appâts, et doublée d’un grillage à grosse maille pour que je ne puisse pas aller dévorer des longues baguettes de pain qui moi aussi me font tant envie…, le garde pensait que peut être nous avions là la solution.

    Mais non, ils tournaient autour (trous en formation à quelques mètres, iris et rosier toujours déracinés… mais ils doivent avoir tout ce qui leur convient dans leur terrier car nos lapinettes n’ont eu aucun succès). Elles donnent juste un peu plus de travail à mes maitres, qui doivent les nourrir et nettoyer leur cage tous les jours. 


    J’ai voulu aller leur dire bonjour, mais pas moyen de passer. Et celle du milieu (la plus grosse, tape du pied en faisant un ramdam du tonnerre de Brest quand je passe mon nez à travers la grande clôture…elle râle, très fort.... « Bon d’accord tu veux pas qu’on soit copain, je me tire… Restez entre vous les filles… » (Euh en fait, j’ai dit à mes copains de vous ignorer aussi, par vengeance na !)

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    Mes maitres ont donc cherché quelle serait la meilleure solution pour les empêcher de passer… Etant donné qu’ils viennent du terrain abandonné (véritable forêt vierge) qui jouxte nos terrains du fond, ils ont donc décidé de mettre un grillage tout le long de ce coin, d’autant qu’il est cerné à droite et à gauche par un mur de 2 m de haut… Il a d’abord fallu enlever les ronces, la vigne vierge, couper les arbustes (tout ce qui d’ailleurs gênait mon maitre pour passer la tondeuse !) bref faire place nette pour que le terrain soit propice à la pose du grillage. Que de griffures, éraflures, sur les avant bras et les jambes, mais dans la guerre, les blessures sont monnaies courantes…. Un grillage de 50 cm de haut à maille fine fut donc installé… mais il en manquait une dizaine de mètres… ils ont donc dû prendre la voiture pour aller en acheter en quantité suffisante, et tous fiers de ce combat qu’ils pensaient avoir conduit de main de maitres ( !) ils sont partis dîner à la maison…

    Pendant ce temps, mes copains, surpris de cette nouveauté (trop vieux pour courir les fourrés, je n’avais pu les prévenir !), ont commencé à la longer pour trouver la faille… mais le long du terrain un barbelé avait été tendu fermement et des grosses pierres maintenaient le grillage au sol sur toute la longueur… la guerre vous dis-je… Après le repas, mon maitre est venu voir son chef d’œuvre de défense… histoire de narguer les bêtes…  Il est revenu à la maison, abattu, triste et désespéré, raconter à ma maitresse ce qu’il venait de voir…. Un lapin était chez nous et, à son arrivée, il est parti en courant vers le grillage qu’il a d’abord longé et ne trouvant pas d’issue… Non non, il n’a pas creusé (pas le temps, l’ennemi était en vue…) hop un bond et s’aidant du grillage haut, roulade arrière et oufffffffff à l’abri…

    La guerre est déclarée... pas de quartier !Mes maitres ont cogité toute la nuit : pas d’autre solution, « on va doubler la hauteur… ». Ils ont même retrouvé un rouleau de grillage en fer de 1 m 50 au grenier… Ils l’ont coupé en deux (y’avait pas la longueur d’abord…. Hein et puis dans le combat, tous les moyens sont bons…). Ils ont rajouté un barbelé en hauteur et ont attaché les grillages très soigneusement, maille après maille avec des attaches…. Et puis ils n’avaient pas assez de pierres pour mettre tout le long et mon maitre est parti demander au voisin qui construit sa maison et sa piscine à côté si on pouvait le débarrasser de ses plus grosses pierres…

     


     

    Lors du contrôle effectué à 6 h du matin le lendemain par mon maitre (ça vire à l’obsession pour eux, là…) point de lapin, mais grillage soulevé un peu et début de trou à un seul endroit… Alors là, il a cogité un plan d’enfer : Il a placé devant le trou en formation une cage piège à deux entrées parce qu’en fait on ne sait pas si le lapin est passé par ici ou par là. Il a ensuite calé la cage pour ne pas qu’elle se renverse et que le système fonctionne bien…

     

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    La guerre est déclarée... pas de quartier !Et ce matin, à 6 h encore (décidemment) il est allé voir et est revenu tout fier « on en a un ! on en a un ! » clamait-il tout content…

    Et je n’ai pas compris pourquoi ma maitresse faisait la gueule…

    Ah si : mon maitre est parti à 7 h 30 à Grenoble… et elle, ben elle reste avec ses 4 lapins à charge !!! Heureusement, le garde doit passer les récupérer en fin de matinée…

     

    Mais mon maitre, regonflé par sa prise, est parti lui en disant, « fais lui remettre la cage piège en place"

     


                                                    TOUS,  on les aura tous un jour !

     

    La guerre est déclarée... pas de quartier !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Signé VOYOU surnommé Pollux par Chris,

    (me demande bien pourquoi !!!!!!)

     

    que ma maîtresse remercie beaucoup d'avoir bien voulu accepter d'illustrer cette longue histoire ,

    et à qui, moi,  je ferais remarquer que ma maitresse à moi, hein, ben elle s'est quand même débrouillée
    pour avoir le dernier mot de l'histoire !!!!!

     

    La guerre est déclarée... pas de quartier !

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Avril 2010 à 19:07
    Epique ! C'est une vraie saga !
    Chez nous les lapins courent comme ils veulent. Pas de potager, alors pas de légumes à bouffer. Et puis ils ont de quoi faire tout autour, l'herbe ne manque pas : tondeuse inconnue au bataillon !
    Si par hasard ils exagèrent, Lulu et Titus s'en occupent...:-D
    2
    Lundi 26 Avril 2010 à 21:12

    Dis, tu veux pas me prêter Lulu et Titus pour une petite semaine de vacances, j'suis sûre que le changement d'air leur ferait du bien !

    3
    Mercredi 5 Mai 2010 à 20:04
    l'illustration de la saga" lapinou" est tres REUSSIE et bien vue !!!! bravos a CHRISBON COUP DE CRAYON MA FOIS !!! manque juste la recette du civet !!!!!!!!!
    amities
    suzy
    4
    Lundi 10 Mai 2010 à 20:34

    Ah ah... mais non Suzy ne comptez pas sur moi pour l'obtenir cette recette... Moi je ne veux pas les tuer... Je voudrais juste qu'ils aillent d'installer ailleurs... et goûter aux potagers, arbres fleurs de... quelqu'un d'autre ! Mais vu que tout le monde m'en réclame du civet, je vais un jour finir par changer d'avis c'est sûr !!!!

    5
    Lundi 10 Mai 2010 à 20:36

    A la hauteur, c'est sûr et même plus... Lucie a adoré les portraits du Voyou et des lapinous... et elle n'est pla la seule à t'aplaudir des deux mains... Merci COPINE et gros bizoux !

    6
    Lundi 14 Juin 2010 à 22:21

    Voyou est très content que tu aies aimé son histoire mais il précise que JE ne suis pas l'auteur des dessins l'illustrant. Ils sont le fait de ma copine CHRIS... pastelliste aussi... Gros bisous, et... sympa de passer un peu plus souvent, hein ?

    7
    sylvieK
    Mercredi 12 Février 2014 à 23:55
    super mimi ton histoire Voyou et alors tu peux dire à ta maîtresse que j'ai adoré ses illustrations surtout celle de la cogitation au lit :-D
    un vrai régal et confidence...moi non plus je naime pas le lapin en casserole
    8
    chris
    Mercredi 12 Février 2014 à 23:55
    excellente cette histoire !! de quoi alimenter mon imagination pour une illustration à la hauteur de toutes ces péripéties !!..à bientôt !
    bises
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